Depuis 6 ans, AdesIDEES a développé le pôle Diversité et Inclusion, sous la houlette de Brice Minati. Expert « Handiversité » comme nous aimons l’appelé, il a mis en place dans le cadre de ses fonctions de conseil sur le handicap en entreprise, de nombreuses actions de sensibilisation et de recrutement de travailleurs handicapés. Et il continue ! Dernier projet en date : la refonte complète de la communication interne du Ministère de l’Agriculture de l’agroalimentaire et de la forêt et la mise en place d’un réseau d’ambassadeurs, chargés en interne de sensibiliser les agents du Ministère et de favoriser la prise en compte bienveillante des situations de handicap. Petit retour avec lui sur cette mission.
Quelle est la genèse du projet ?
Le Ministère de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt (MAAF) souhaitait communiquer d’une manière intensive et innovante sur la prise en compte des situations de handicap afin d’activer confiance et envie de l’ensemble des hommes et des femmes qui composent les équipes.
Pour ce faire, ils ont lancé un appel d’offres sur le marché. Nous étions 12 répondants et le MAAF nous a fait le plaisir de croire en nos propositions.
Quels moyens ont été mis en place et pour quelles cibles ?
Le MAAF souhaitait s’adresser à 3 cibles spécifiques :
- les managers
- le collectif de travail
- les agents en situation de handicap
Pour l’ensemble de ces 3 cibles, nous avons mis en place des solutions différentes, ceci afin d’être au plus proche des questionnements et des besoins de chacun.
Ont été notamment mis en place des guides : « j’le dis / j’le dis pas ! » à destination des managers afin qu’ils soient rassurés et outillés pour faire face aux particularités des agents concernés, ainsi qu’un guide à destination des collègues de travailleurs en situation de handicap afin de faciliter une intégration durable de ces agents, de casser les idées reçues (que nous appelons « idées toxiques ») et de répondre à l’ensemble des questions que ceux-ci pourraient se poser.
Quand on parle d’accompagnement, il est important de donner du sens aux actions et de les rendre visibles. Nous avons donc mis en place une identité graphique, un logo et un slogan mettant en avant les situations de handicap plutôt que le handicap lui-même, et les compétences avant les différences. Nous avons également crée des outils de communication déclinés sous forme d’affiches et de cartes postales. Pour asseoir la crédibilité de la communication et faire écho aux situations réelles vécues par les personnes en situation de handicap, nous avons tourné des reportages vidéo avec de courageux agents qui ont accepté de témoigner sur leur situation respective et la manière dont le MAAF les accompagne au jour le jour y compris dans l’aménagement de poste et l’organisation de leurs missions.
Chez AdesIDEES, nous pensons qu’au-delà des actions de communication, la preuve par l’exemple permet d’ancrer les volontés dans le réel. C’est d’autant plus important quand on parle de handicap cas ces situations ne commencent ni ne finissent à l’entrée de nos entreprises et organisations. La porosité vie professionnelle / vie personnelle crée un affect particulier qu’il ne faut pas négliger.
Quel parti pris de communication ?
Au sein d’AdesIDEES, nous sommes partisans de l’impertinence positive. Nous souhaitions que cette communication soit belle mais surtout vue pour atteindre les objectifs fixés auprès des 3 cibles. Nous avons donc décliné, sous forme de 3 affiches, des situations de handicap mettant en avant des situations absurdes comme manger une soupe avec une fourchette ou faire du violon avec des gants de boxe, afin de montrer qu’il est simple de mettre des personnes en difficulté. Et une situation de handicap, c’est d’abord ça. En être conscient, c’est déjà imaginer des solutions. Dans le même esprit, les cartes postales renvoient aux nécessaires compétences où le handicap n’est qu’une caractéristique.
Comment avez-vous déployé l’ensemble de ces actions auprès des 65 000 agents ?
Il nous a semblé important de s’assurer de la bonne visibilité de ces actions et de leur relai en région. Nous souhaitions, de plus, que le plus grand nombre puisse s’approprier le sens de notre démarche et faciliter l’atteinte des objectifs. Pour ce faire, nous avons imaginé un réseau de 40 ambassadeurs, sur la base du volontariat, sensibilisés et formés pour œuvrer de concert et d’une même voix à l’acceptabilité des différences, et du handicap en particulier.
Ils ont pour mission d’être le trait d’union entre les besoins et les questions des agents et l’organisation interne du service en charge du handicap. Pour apporter un côté ludique à leur démarche auprès des différents sites, nous avons développé un jeu de mise en situation que nous avons appelé « Quelques minutes dans la peau de… », qui vise à mieux faire comprendre les situations vécues par les personnes reconnues travailleurs handicapés. Nous souhaitions à travers ce jeu aborder toutes les situations de handicap y compris celles qui ne peuvent être traitées au travers de la loi de février 2005 comme par exemple les aidants de personne handicapée. Comment une maman d’un enfant handicapé pourrait-elle donner du sens à notre démarche alors que nous pouvons difficilement lui venir en aide ? Il nous semblait important que tous puissent comprendre les limites de la loi régissant le handicap en entreprise. Tous les ambassadeurs ont été dotés de l’ensemble des produits nécessaires à leur mission que nous avons appelé « le Kit des Ambassadeurs ».
Alors que la Semaine Européenne pour l’Emploi des Personnes Handicapées (SEEPH) approche à grands pas, mettez-vous en place des actions particulières ?
Si vous prenez un calendrier, on s’aperçoit vite que toutes les semaines, journées ou un week-end sont consacrées à différentes causes. La SEEPH, portée par l’ADAPT à bien pris au niveau de nos entreprises. Je pars du principe qu’il n’y a pas de mauvaises raisons de bien faire les choses et qu’il vaut mieux 10% de quelque chose que 100% de rien. La mise en place d’actions de sensibilisation dans le cadre de cette semaine dédiée peut donc être le commencement d’actions inclusives et plus organisées au sein de nos entreprises. Aussi, que ce soit au sein du MAAF ou auprès de l’ensemble de nos clients, nous ne boudons pas notre plaisir d’être toujours plus créatif pour mettre en place des projets « punchy » et ludico-apprenants permettant de désacraliser ce terme pas très glamour de « handicap » et de casser les stéréotypes, en y opposant INTELLIGENCE et LOGIQUE. N’hésitez pas à nous challenger, nous adorons ça !
Propos recueillis par Emilie auprès de Brice Minati, Directeur associé d’AdesIDEES et Expert « Handiversité ».
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