L’entreprise face à des contraintes multiformes…
Nous vivons une crise de la mondialisation dont nous pouvons voir chaque jour les effets. Edgar Morin[1], dans un texte paru dans le monde, nous dit que les crises en cours ont mis « les politiques à la remorque des économistes, et continuent à voir dans la croissance la solution à tous les problèmes sociaux ».
Nous assistons là, à la nécessité d’un changement de paradigme qui opère un mouvement des anciens vers les nouveaux modèles sociétaux et mentaux lesquels s’appuient sur de nouvelles conceptions du travail et de nouveaux usages. Les prémisses de profondes mutations sociétales sont aujourd’hui visibles : nombre de collaborateurs ne se reconnaissent plus dans le modèle figé d’entreprise, qu’on leur propose. Ils veulent plus de liberté, d’agilité, de flexibilité, de sécurité et de qualité de travail et de vie dans ce qui leur est proposé. La société européenne est en quête de sens (désaffection du travail…).
Tout ceci nous amène à devoir questionner les modes d’organisations en présence dans l’hexagone mais plus largement dans les pays occidentaux. C’est en réaction à ces multiples avertissements et demandes de changements humains, que nous projetons l’obligation de changer de paradigme pour les années qui viennent. Quelles sont et seront les caractéristiques des modes d’organisation d’aujourd’hui et de demain ?
Nous l’avons vu, durant la pandémie le numérique a durablement remis en cause ce qui faisait l’unité d’une entreprise : une même action, se déroulant dans un même lieu, et dans un même temps. La pandémie du coronavirus frappe de plein fouet l’économie mondiale au fur et à mesure que les pays se calfeutrent. La propagation du virus et ses variants perturbe les chaînes d’approvisionnement, provoque la chute de l’investissement et de la consommation. Le monde que nous connaissions est sans dessus dessous. Plus rien ne sera comme avant. Cette longue période de privation de liberté : changements de pratiques de travail ; incertitude quant à la sortie de pandémie, auront des effets profonds sur le psychologique, le cognitif, les futures projections de vie des individus.
Au fur et à mesure que nous recevons des informations incomplètes ou contradictoires, nous accumulons des incertitudes. Certes il a toujours été difficile de prédire le futur, mais jamais nos sociétés n’ont connues un tel degré d’instabilité et d’incertitude. Le sociologue Edgar Morin, n’a encore pas attendu la crise pour engager une réflexion sur l’impact de l’incertitude sur nos sociétés. il estime que nous ne pouvons que « naviguer désormais dans un océan d’incertitudes ». Il projette que cette crise, qu’on peut dire de civilisation, va nous obliger à changer nos comportements, changer nos modes de pilotage, changer notre rapport à l’économie et au travail.
Profitons de ces temps de chamboulements contraints engendrés par cette crise du coronavirus, pour repenser des modèles d’organisation plus humains. Comment rendre les chaines de fonctionnement plus fluides, plus simples et plus organiques ? Comment pouvons-nous nous préparer à retraverser ce type de perturbation avec le minimum de contraintes et de pertes ? Comment organiser les activités afin de sortir des modes dégradés ? Quel type d’encadrement pour piloter à distance en toute confiance ? Comment mieux responsabiliser les collaborateurs? Comment les préparer à l’autonomie fonctionnelle, c’est-à-dire permettre la décision au niveau le plus bas possible ? Comment rendre plus fluides et factuelles les interactions interservices et intra-services ? Comment mettre bien plus de relations humaines dans les organisations de services et de production ?
Autant de questions qu’il sera nécessaire d’évoquer à l’aune des états des lieux de chaque entreprise. L’agilité est convoquée fortement dans nos modes de pensées, nos projections organisationnelles pour demain.
Michel LEBELLE, ingénieur cogniticien et formateur Adesidées
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Et pour en savoir, n’hésitez pas à contacter Emilie : eg@adesideesrh.com / 01 46 34 85 04
[1] Edgar Morin : « Les nuits sont enceintes » article paru dans l’édition du monde du 09.01.11
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