Je suis Valérie Berrette, mon métier c’est de réaliser des enquêtes sociologiques alliant amélioration des conditions de travail et performance des entreprises.
- Le fil rouge de ma carrière c’est l’étude des militaires et de leur environnement social, familial et professionnel
- J’ai rencontré un grand nombre de problématiques liées au passage à une armée de métier telles que l’évolution des motivations, les freins à la disponibilité (capacité) opérationnelle.
- J’ai enquêté sur les familles, les conjoints et analysé les difficultés de l’articulation entre la vie professionnelle et la vie privée/familiale.
- Un tiraillement constaté dans nombre d’organisations et parfois amplifié par la généralisation du télétravail.
- J’ai développé une expertise des principaux enjeux d’une organisation (recruter, former, fidéliser et reconvertir).
- L’armée soulève de vrais enjeux humains dont je suis devenue une experte
- J’enquête en immersion et j’utilise les méthodes des sciences sociales pour faire émerger les problématiques les plus complexes : fidéliser des contractuels ? Mesurer le climat social ? Identifier l’évolution de la motivation ? Déterminer les modes d’organisation « hybride » du travail ? Envisager les évolutions de carrière quand on travaille à distance ? Loin des yeux, loin du cœur ?
Mon propos est de valoriser les études qualitatives et la position de tiers de confiance pour la réalisation d’enquêtes internes
Pourquoi des enquêtes maintenant ? Parce que transformation et changements de paradigmes au travail…
Les conséquences sociales et professionnelles de la pandémie ont été largement commentées : collectifs de travail malmenés, managers déstabilisées, DRH épuisés.
Restaurer les collectifs de travail : la socialisation et la transmission des pratiques professionnelles.
Les collectifs de travail ont le pouvoir de prémunir de la souffrance au travail, ils procurent en leur sein une source de bien-être. Un collectif n’est pas la somme des individualités. Pour que le travail se passe bien, le salarié doit pouvoir surmonter certaines difficultés dont se débrouiller face à ce que la prescription n’a pas prévu. Le collectif constitue la ressource essentielle pour affronter ce défi. A défaut, le sentiment d’échec et d’incompréhension menace l’individu. Le collectif protège l’individu, la transmission de ficelles, de tours de main permet, entre autres, l’intégration des nouveaux. Elle constitue le sentiment d’une orientation commune et constitue le ciment de la solidarité. (Davezies Philippe, « La santé au travail, une construction collective », Revue Santé et Travail, n°52, juillet 2005, p 24-28.)
Sans socialisation, le travail perd de sa réalité et devient de plus en plus douloureux (impression de travailler dans le vide). (cf. Danièle Linhart). Il existe un sentiment de déréalisation. Le travail c’est contribuer avec autrui pour satisfaire les besoins d’autrui, c’est un collectif qui travaille vraiment ! Ceux qui sont en télétravail perdent de vue cette réalité, le salarié perd le sentiment d’appartenir à une communauté de travail professionnelle. Les psychologues disent que : aller au travail c’est sortir de chez soi. Un besoin du vrai monde, de côtoyer de vrais gens. Le travail ce n’est pas pour satisfaire ses propres besoins, c’est une situation d’interdépendance. On a besoin de se reconnaître dans son travail et d’être reconnu pour ce que l’on fait dans son travail. Le travail est réparateur, on se confronte à d’autres logiques, d’autres difficultés. Le télétravail c’est l’atomisation où chacun est devant son écran. Le télétravail c’est le manque des autres et la solitude.
C’EST LE MOMENT d’identifier les attentes et de prendre le pouls. Qu’est-ce qui doit changer au travail ? Que faut-il repenser ?
« La raison d’être d’une organisation est de permettre à des gens ordinaires de faire des choses extraordinaires ».
L’étude qualitative : les entretiens et l’observation participante
L’étude qualitative à partir du récit des personnes se prête particulièrement bien aux problématiques soulevées dans la qualité de vie au travail.
La QVT désigne et regroupe sous un même intitulé les actions qui permettent de concilier amélioration des conditions de travail pour les salariés et performance globale de l’entreprise.
La QVT reste avant tout un vécu, riche de dimensions sensorielles, émotionnelles. Des approches narratives (sociologie) offrent une manière passionnante de comprendre et d’agir sur le bien-être au travail.
L’enquête qualitative, avec entretiens individuels ou collectifs, est au plus près du terrain et des acteurs. C’est une approche humaine.
Elle permet de mettre au jour des faits, des signaux faibles, des mécanismes sociaux, qu’une approche quantitative ignorerait. L’entretien est un instrument privilégié pour la compréhension des comportements, le questionnaire est une excellente méthode pour l’explication de la conduite. L’enquête qualitative est une étape nécessaire pour la construction du questionnaire afin de saisir les cadres de référence, les représentations sociales, le système de valeurs, le vocabulaire pour explorer les items du futur questionnaire. Le panel doit être le plus large possible pour embrasser l’ensemble des conduites ou des pratiques. L’étude qualitative peut être exploratoire en amont du questionnaire (pré-quantitative) mais aussi en aval pour approfondir et/ou tester ledit questionnaire (post quantitative). On n’obtient du quantitatif qu’à partir du qualitatif, la quantification n’est que le deuxième stade qui dépend forcément du premier.
L’enquête qualitative peut aussi se suffire à elle seule.
Des guides d’entretiens sont élaborés pour questionner et trouver des réponses à la problématique. Je considère que chaque employeur présente des singularités, je propose une réponse adaptée et non pas un modèle qu’il s’agirait d’appliquer brutalement à telle ou telle organisation ! Car je réponds à vos besoins particuliers ! Les guides d’entretiens sont vivants, évoluent au fil des interviews, et questionnent plus profondément. Nous explorons des aspects auxquels nous n’aurions pas pensé spontanément.
Enfin, les entretiens informels et l’observation participante jalonnent notre parcours, ce sont ceux qui ne sont pas prévus et que nous réalisons lors de repas pris en commun, lors d’une marche pour se déplacer d’un espace à l’autre. Notons ici l’importance de la flexibilité et du sens de l’observation dont doit faire preuve l’enquêteur sur le terrain. Réalisée dans les règles de l’art (enregistrements + retranscriptions), l’enquête qualitative utilise les verbatims pour illustrer les propos lors de l’analyse.
L’enquête interne réalisée par un tiers de confiance
Qu’elle soit quantitative ou qualitative, l’enquête interne réalisée par un tiers de confiance permet de renforcer le lien de confiance, de poser des questions que les services RH ne se poseraient pas ou plus par exemple :
- L’enquêteur expert dans son domaine n’appartient pas au même registre des métiers, il cherche et part à la découverte, il posera des questions nouvelles… mais aussi d’expert !
- Il est valorisant pour les enquêtés de s’entretenir en face à face, ils développent ou renforcent un sentiment de considération.
- Les entretiens lèvent les barrières et l’enquêteur entre en empathie afin que les enquêtés se libèrent.
Des études de cas
- L’armée de terre…
… pendant sa transformation (professionnalisation) a largement interrogé son personnel sur la satisfaction et les besoins matériels ou non.
- Le moral ou satisfaction dans l’armée de terre
Il existe un observatoire au sein de l’armée de terre qui analyse les conditions de vie et le moral du personnel que je pourrai traduire de QVT. Depuis longtemps déjà, ce bureau a construit des indicateurs de satisfaction collectés statistiquement. Ce bureau est un véritable conseiller agissant au profit du chef d’état-major de l’armée de terre. Toutes les études du Centre présentent, en effet, des propositions concrètes d’action qui résultent de l’analyse des données qualitatives et quantitatives que les experts recueillent lors de leurs travaux sur le terrain. Ce service a externalisé un grand nombre de travaux sociologiques auprès de consultants en conduite du changement et de chercheurs en sciences sociales.
Cette externalisation avait deux objectifs :
- Bénéficier des expertises extérieures
- La neutralité : « ce n’est pas nous qui le disons mais les chercheurs ! ».
Ce bureau risquait d’apparaître aux yeux du personnel comme un organisme de contrôle ! Dernièrement, un officier en charge des études sociologiques m’indique une légère baisse du niveau de satisfaction des conditions de vie dans une garnison X. Pourquoi ? Il est intéressant à ce stade de formuler quelques hypothèses : l’augmentation des loyers crée des tensions, les militaires et leurs familles vont se loger plus loin de la ville et donc augmentent le temps de trajet et s’éloignent des services (école).
Ce que l’exploitation du questionnaire ne dit pas c’est pourquoi ? C’est précisément à ce moment que l’enquête qualitative du tiers de confiance prend de la dimension : il faut aller sur place et s’entretenir auprès des concernés.
- Des départs de l’armée de l’air
L’armée de l’air dispose aussi de son propre observatoire et rencontre des difficultés face à des départs accrus anticipés : elle ne sait pas pourquoi les gens quittent l’armée de l’air. Comment faire, alors que les militaires ont quitté l’institution ? Des questionnaires envoyés à leur domicile ? N’est-ce pas trop intrusif ? Ils ne répondront pas car ils ont tourné la page.
Pourquoi ne pas mobiliser une équipe d’experts extérieurs à l’armée pour se rendre sur une base et discuter avec l’encadrement des motifs de départ ? Mais aussi, s’entretenir avec les militaires qui ont annoncé leur départ et sont encore sur place ?
- Le besoin des familles
J’ai réalisé une étude qualitative réalisée sur les besoins des familles quand les militaires partent en OPEX. Elle a permis de tester et de valider la pertinence d’interroger de manière régulière les conjoints de militaires. Depuis, ils sont effectivement amenés à être questionnés tous les deux ans via un questionnaire en ligne. Le taux de réponse est toujours significatif !
- Les couples de militaires
L’armée de terre s’est interrogée sur l’incidence de l’endogamie militaire (le fait de se marier entre soi) sur l’institution, sur le commandement et sur la vie professionnelle et privée des couples.
- 50 entretiens semi-directifs ont été réalisés de manière anonyme auprès d’hommes et de femmes qui forment un couple de militaires.
L’enquête qualitative fut fructueuse car à la suite, des recommandations ont pu être formulées sur la gestion de cette catégorie de personnels.
Du côté du terrain, ce champ d’étude est délicat car il concerne les vies très privées, il questionne les doutes, les difficultés, les séparations mais aussi le bonheur de partager une vie si singulière : la vie militaire. L’aspect très délicat de cette expérience a nécessité l’étude qualitative de terrain par un tiers de confiance et non par les militaires officiers.
Un grand MERCI à Valérie BERRETTE, notre Sociologue, Directrice des projets d’études & enquêtes chez adesidées. L’étude des données sociales confrontée aux enquêtes, études, opinions sont la base du MARKETING RH. Comme je le dis régulièrement avec Humour, lorsque je serai Ministre du Travail, je rendrai obligatoire l’audit de climat social afin d’identifier ce qui va bien et moins bien au sein d’une organisation. Cela permet de mettre en place des actions correctives que nous challengeons 3 ans après ! Lorsque cet audit est réalisé selon les règles de l’art…personne ne peut se cacher…et l’ensemble des parties prenantes œuvre à un management durable alliant performance économique et sociale !
N’hésitez pas à nous solliciter sur ces sujets !
Christophe LEPARQ
Directeur d’adesidées, agence conseil en marketing et communication RH
Fondateur de décidRH, le club RH, agitateurs d’idées
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