Le 16 mars dernier, les membres de décidRH ont pu visiter, juste avant sa fermeture définitive, l‘exposition « La Belle Vie numérique » à la Fondation Groupe EDF.
Cette exposition regroupait de nombreuses œuvres d’artistes contemporains internationaux dont la réflexion portait, vous vous en doutez, sur le numérique. Dès l’entrée, deux parcours s’offrent à vous. Tout en faisant référence au film Matrix (le fameux choix entre la pilule bleue et la pilule rouge), le parcours vert vous permettait de commencer l’exposition par une vision « positive » du numérique et le parcours rouge par une vision plus « négative » mais surtout plus critique. Nous avons été accompagnés tout le long par une conférencière qui nous a donné les clés de compréhension de cette exposition qui au premier abord peut être déroutante…
Comme nous sommes d’éternels optimistes, nous nous sommes engagés sur le parcours vert et avons donc pu approcher l’étendue de ce qu’offrait le numérique à l’art : un immense panneau composé de plusieurs écrans recensant et montrant l’état du ciel dans différents endroits du monde en temps réel (Marie Julie Bourgeois), la possibilité de créer son décor rêvé en combinant plusieurs paysages existants (Julien Levesque), des détournements et une relecture de grands classiques comme Le Baiser de Gustav Klimt ou le Jardin des Délices de Jérôme Bosch version 2.0 (Carla Gannis), des plantes connectées qui s’expriment quand on les effleure (Scenocosme), nous-mêmes devenant des œuvres d’art likées sur Instagram (Encoreunestp), un piano connecté à notre pouls et créant une mélodie se rapportant à l’état d’esprit de chaque individu à un moment T (Lyes Hammadouche)… Bref, une vision poétique, de progrès et d’ouverture des champs du possible grâce au numérique !
Le parcours rouge, par lequel nous avons continué et fini notre parcours, expose davantage les limites du numérique et revient aussi sur les notions d’éthique et de responsabilités face à justement l’étendue des possibilités que cet outil offre à chacun. Dénonçant les dérives de certaines applications en temps réel, le voyeurisme inhérent à Internet, le danger que peut représenter l’intelligence artificielle, les artistes présents dans cette partie de l’exposition utilisent leurs œuvres pour interroger le spectateur sur ces sujets. Une base de données recensant tous les portraits réalisés par Rembrandt et une imprimante 3D (The Next Rembrandt by Microsoft) ont permis notamment de créer un « nouveau » tableau qui pourrait passer pour un vrai. On pourrait alors créer de nouvelles œuvres de peintres disparus… Une artiste a mis en place une oeuvre uniquement gérée par intelligence artificielle et sans que personne ne sache qui elle est. Tout est fait par internet, l’oeuvre est numérique, le dispositif a été livré à la Fondation avec des explications très précises quant à son installation…pas besoin de la présence de l’artiste. Des œuvres qui dérangent et qui font que chaque spectateur sort de ce parcours en se posant des questions notamment sur son propre rapport au numérique.
Mais quel est le rapport avec les RH me demanderez-vous ? Aucun au premier abord. Néanmoins, les questions d’éthique et de responsabilité étaient plus que présentes dans la confrontation du spectateur à ces œuvres et le rapprochement peut facilement se faire face à nos pratiques professionnelles ou managériales. Le numérique a profondément transformé les ressources humaines et continuera de le faire dans les années à venir. La question de l’intelligence artificielle n’est-elle pas au centre des préoccupations actuelles d’innovation des entreprises ? A la fois encensée pour toutes les possibilités qu’elle pourrait offrir, et critiquée pour la déshumanisation qu’elle pourrait engendrer, elle demeure au centre des débats et alimente régulièrement les débats tant dans la presse que sur les réseaux sociaux.
La question demeure donc la même, tant dans l’art que dans le travail, quelles limites fixe-t-on au numérique ? Doit-on en fixer et sur quels critères ? Nous serons amenés à se recroiser sur ce sujet, j’en suis persuadée !
Emilie GAUDIN, chef de projets événementiels.
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