Le 06 février, en clôture de notre première soirée décidRH 2020 dédiée au Cinéma et aux Ressources Humaines, nous remettions pour le 5e fois le Prix de l’Humour RH. Pour ceux qui ne le connaissent pas encore, ce prix unique dans l’horizon RH a été initié par Christophe Leparq, fondateur du Club et l’Amiral Olivier Lajour, ancien Président de décidRH, et récompense tous les ans un ou plusieurs DRH réunissant trois qualités :
- l’humilité dans l’exercice de ses fonctions
- l’amour de son métier et des gens avec qui il travaille
- et bien évidemment, l’humour !
Avant de remettre le prix au grand gagnant de l’année 2019, Thierry Mosbah est revenu sur la nécessité de faire preuve d’humour dans le cadre de ses fonctions. La soirée avait démontré, grâce notamment à l’intervention de Philippe Le Guay autour de son film Trois Huit qui aborde le harcèlement au travail, les difficultés du métier de DRH, souvent confronté à des situations compliquées. L’humour peut-il donc être un recours face à ces difficultés ? Et une question persiste : peut-on vraiment faire de l’humour en entreprise, notamment sur des sujets sensibles comme le sexisme, le racisme ou la maladie ? Selon Thierry Mosbah, oui ! à partir du moment où l’on traite les gens avec respect, il faut se permettre des parenthèses d’humour avec ses équipes !
Mais qui a reçu le Prix de l’Humour 2019 ? Il s’agit d’Armand Mennechet, Directeur des Ressources Humaines de Dekra. Très touché, celui-ci a déclaré être « un DRH amateur », dans la première acception de ce terme (qui renvoie à l’idée d’aimer son activité), et vouloir le rester. Il se sert lui-même au quotidien de l’humour et du sourire dans ses relations avec ses collaborateurs et insiste sur la « dimension humaine » de ce métier qu’il aime et qu’il faut à tout prix conserver.
Dominique Bellos, ancienne VP Education d’Hutchinson, est la première à avoir accepté le Prix de l’Humour. Avant de le remettre au lauréat, elle nous a raconté la réaction de son supérieur à l’annonce de la remise de ce prix… « Génial ! », « un prix qui te ressemble », voilà ce que lui a dit le Président de son organisation de l’époque. Et pour elle, « Prix de l’Humour un jour, prix de l’Humour toujours ! »
Emmanuel Trivin, Président Directeur Général de Butagaz et Prix de l’Humour 2018, était aussi présent et en a profité pour revenir sur la surprise que l’on pouvait ressentir à la réception d’une telle récompense. Se sentant un peu « imposteur » car pas uniquement lié à une activité RH, il a aimé cependant être associé à ces valeurs dans lesquelles il espère continuer à exercer ses fonctions.
Nous en avons profité aussi pour remettre un Prix spécial à Frédéric Gouedard, administrateur délégué des relations sociales de la MGEN. Évoluant dans la sphère de l’économie sociale et solidaire depuis 25 ans, il a fait des relations sociales son cheval de bataille et revient sur la nécessité de la prise de recul et de l’humour dans ce type de fonction. Selon lui, la dérision ou l’autodérision sont une des meilleures solutions dans la gestion des conflits et permet aussi de relativiser certaines choses…
Une mention spéciale à Rémi Foucaud, DRH de Estates & Wines (The Moet Hennessy Wine Division) qui a proposé une dégustation d’un excellent Chardonnay de Nouvelle-Zélande et d’un très bon Malbec argentin.
Plus que jamais convaincus que « les RH, c’est un sujet beaucoup trop sérieux pour être confié à des gens tristes », nous avons clôturé ce premier événement décidRH sur cette note positive. Si vous êtes aussi persuadés que l’humour a toute sa place en entreprise, rejoignez-nous et dénoncez un DRH regroupant ces qualités pour l’édition 2020 !
Et pour finir de vous convaincre, les 2 interviews de nos 2 lauréats de cette année :
Armand Mennechet, DRH de Dekra, répond à nos questions…
Quelles sont selon vous les qualités pour être un bon Directeur des Ressources Humaines ?
La qualité centrale, je pense, c’est d’avoir conscience du rôle d’équilibre que joue la Direction des Ressources Humaines dans une organisation, c’est à dire à mi-chemin de la composante économique et du facteur social. Plus qu’une qualité, cette conscience permet de faire le nécessaire rapprochement entre ces deux éléments clés de l’organisation et s’adapte dans tous les process RH, de la formation, en passant par le dialogue social. »
En quoi le prix de l’Humour représente-t-il bien ces qualités ?
Je croise beaucoup de DRH et la quasi totalité de ces derniers ne peut que se retrouver dans ce triptyque parce que nous ne pouvons faire ce métier sans avoir conscience de la fragilité humaine et parfois de la fragilité de nos organisations. Même si on peut évoluer dans des grandes entreprises, elles peuvent être fragiles ou passer par des périodes de turbulences ou de réorganisation nécessaires. L’intérêt pour l’humain se retrouve dans notre capacité à discuter aussi bien avec un DG, qu’avec un délégué syndical, qu’avec un employé ou des cadres de direction. C’est cette ouverture que l’on retrouve dans les qualités rassemblées dans le Prix de l’Humour et qui nous amène à développer de grandes capacités d’inclusion et d’adaptation au sein de l’entreprise.
Est-ce que l’humour a toujours sa place dans l’entreprise ?
Je pense que l’humour a toujours sa place dans l’entreprise. Parce que tout collectif humain a besoin de complicité, de partage. L’humour permet cette complicité et apporte aussi de la légèreté, une bouffée d’oxygène dans le quotidien des organisations. C’est un élément de qualité de vie au travail. Je fais vraiment le lien entre humour et QVT : on ne peut pas donner le meilleur de soi-même dans des ambiances anxiogènes, où lorsque a considération de l’autre n’est pas mise au premier plan. L’humour implique cette forme de respect et renvoie donc à une relation humaine plus enrichissante.
Comment avez-vous reçu le Prix de l’Humour ?
D’abord avec beaucoup de plaisir et avec aussi la fierté de m’inscrire dans la lignée des précédents réceptionnaires et des précédents DRH qui représentaient de très belles entreprises. Je suis aussi heureux de représenter Dekra, qui est une très belle entreprise européenne, une entreprise dans laquelle je suis heureux d’évoluer aujourd’hui.
… et Frédéric Gouedard, administrateur délégué des relations sociales à la MGEN, revient aussi sur son Prix Spécial :
Quelles sont selon vous les qualités pour être un bon décideur RH ?
Les 2 choses qui me paraissent importantes sont : comprendre les enjeux de l’entreprise et mettre en place une politique RH adéquate. Il faut pour mener cela plusieurs qualités. Etant donné que ce n’est pas mon « vrai métier », ma perception me dit qu’il faut être humain, c’est à dire comprendre les différences des personnes qui composent l’entreprise, qui ont des rôles différents et donc humaniser au maximum les relations. Il faut aussi être rassembleur, être un bon communicant et être ouvert.
En quoi le Prix spécial de l’Humour représente-t-il bien ces qualités ?
Il répond exactement aux qualités nécessaires pour être un bon décideur : humilité, apprécier ce que l’on fait et les personnes avec qui l’on travaille et avoir de l’humour ! Je crois qu’effectivement cela renvoie aux qualités que j’ai énoncé car on peut faire beaucoup de choses sérieuses, sans se prendre au sérieux. Je pense que ça aide beaucoup, notamment en cas de projets compliqués ou peu agréables à mener. On peut toujours y mettre un sourire, ça ne fait de mal à personne !
Est-ce que l’humour a toujours sa place dans l’entreprise ?
Clairement. L’entreprise dans laquelle je travaille est assez « aride », par son histoire, par son métier, qui est autour de la protection sociale et de la santé. Que ce soient les dirigeants ou les managers, on essaye effectivement de s’extraire de cette « aridité » en trouvant des moyens pour rendre les choses agréables. Je pense que faire de l’humour, pratiquer l’autodérision, l’ironie, sont des bons moyens pour mieux faire passer les choses.
Comment avez-vous reçu ce Prix ?
Cela a été pour moi une surprise ! Je ne suis pas DRH, je n’ai pas les compétences ni les connaissances techniques d’un DRH. J’ai seulement du bon sens, de la pratique, du dialogue, de l’empathie et cherche régulièrement à trouver des solutions consensuelles. Je pense que c’est aussi un clin d’oeil face aux situations de conflits dans lesquelles je me retrouve régulièrement puisqu’en charge du dialogue social. Dans le cadre des travaux réalisés avec Adesidées, nous avons pu prouvé qu’en prenant les choses avec simplicité et bonne humeur, les sujets pouvant être sujets d’affrontement deviennent tout à coup des endroits où l’on se parle et des occasions d’échange. On se dit les choses avec respect, et quand on utilise l’humour, on est généralement bien perçu et on gagne une espèce de capital sympathie qui permet d’arrondir pas mal d’angles.
Par Emilie Gaudin, responsable formation et événementiel et Alexandre Valente, responsable marketing et community manager.
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