Aujourd’hui, AdesIDEES a souhaité vous présenter l’un de ses clients : LISI, groupe leader dédié à la conception et à la fabrication de solutions d’assemblage dans les métiers industriels de l’aéronautique, l’automobile et du médical. La particularité de cette entité réside dans le relais et l’équilibre de deux familles actionnariales permettant de pratiquer une continuité depuis plusieurs générations. Pour répondre à nos questions, nous avons interviewé Jean-Philippe Kohler, Directeur Délégué en charge de l’audit interne et de la coordination des ressources humaines. Il nous précise ses ambitions RH actuelles dont celle de devenir un formateur métiers et revient sur notre collaboration.
Le Club DéciDRH : Comment rester en phase avec ses équipes lorsque l’on a plus de 10 700 salariés ?
Jean-Philippe Kohler : Nous essayons tout d’abord d’instaurer une gouvernance qui nous aide à être au plus près du terrain et de nos usines. Nous évitons de mettre dans les organisations, des échelons qui s’empilent ainsi que des strates intermédiaires. Par conséquent, un système de pilotage a été établi : il vise à participer aux organes de décisions les plus importants tels que les recrutements de directeurs généraux, les investissements. Dès que ces derniers dépassent un certain seuil, nous avons notre mot à dire, vérifions la faisabilité des hypothèses élaborées et accompagnons les dirigeants. Par ailleurs en matière RH, j’anime des comités qui se réunissent à peu près toutes les six semaines. Ces réunions traitent à la fois de sujets centraux qu’il nous faut harmoniser dans le périmètre France et de sujets de benchmarking.
Le Club DéciDRH : En quoi votre cotation à l’Euronext a changé la donne ?
Jean-Philippe Kohler : Depuis que LISI est coté en bourse (1988), nous n’avons jamais fait appel public à l’épargne pour financer notre croissance. En tant que structure familiale, notre règle d’or est d’essayer d’être toujours en mesure de s’autofinancer. Néanmoins lorsque que l’on est coté, les règles de reporting sont extrêmement contraignantes. Nous avons donc une exigence à sortir des comptes dans un calendrier déterminé et court ce qui nous demande de la rigueur et un respect de règlementations par rapport à l’AMF (Autorité des marchés financiers). C’est lourd mais cela nous aide à sortir rapidement des résultats et à être très réactif.
Le Club DéciDRH : Vous avez mis en place le LISI Excellence Achievement Program. Pourriez-vous nous dire ce qu’il en est ?
Jean-Philippe Kohler : Le LEAP est un programme que nous avons souhaité personnaliser et qui vient des outils de lean manufacturing ; également appelé « Bonnes Pratiques Humaines et Industrielles » (BPHI). Grâce à cela, nous avons « découpé » les usines et les ateliers en « unité autonome de production » qui ont leur propre service support pour pouvoir être capable de fonctionner en quasi autosuffisance. Chacune d’entre elles doit se réunir au moins une fois par jour en début ou en fin de cycle horaire du temps de travail suivant une méthodologie de reporting et d’organisation très précise. Elle aide l’équipe à être réactive par rapport aux objectifs fixés quotidiennement. Dès qu’une dérive se présente ou qu’une machine s’arrête, il y a une réactivité instantanée des teams pour réparer ou modifier des éléments et repartir à la tâche. Les instructions suivies pendant la réunion doivent permettre de répondre de suite à la question ; si ce n’est pas le cas, elle est alors automatiquement transférée au niveau supérieur qui lui dispose de 24 ou 48 heures pour apporter des réponses à la problématique soulevée, et ainsi de suite. Aujourd’hui, nous déployons ce process à l’ensemble des entités.
Le Club DéciDRH : Avez-vous un projet RH 2015 dont vous souhaiteriez nous parler ?
Jean-Philippe Kohler : Oui ! Dans cette problématique de benchmarking, nous avons trouvé dans la branche LISI Aerospace, un programme d’intégration et de formation des nouveaux embauchés extrêmement efficace. Nous allons l’étendre aux différents départements et pour cela, nous avons constitué un comité spécifique. Il consiste à cibler les apprentissages qui peuvent être harmonisés et généralisés à l’ensemble des divisions, et à élaborer un catalogue des gestionnaires compétents pour reprendre ces modules et les préparer pour les salariés.
Le Club DéciDRH : LISI rassemble une trentaine de savoir-faire, avez-vous des difficultés à recruter compte tenu de vos domaines d’activités ?
Jean-Philippe Kohler : En effet, certains types de professions sont de plus en plus difficiles à trouver à l’extérieur et leur disparition serait problématique. C’est pourquoi, nous développons des formations pour disposer d’opérateurs dotés de degrés de qualification en interne. Nous faisons le rapprochement avec les CQPM (certificats de Qualification Paritaire de la Métallurgie) dont nous nous inspirons pour leur faire passer cet examen ou des équivalences au sein du groupe. De fait, nous sommes en train de créer une école d’enseignement interne. Nous allons chercher des experts que l’on entraine à devenir des pédagogues aptes à diffuser leurs connaissances. A titre d’exemple, notre usine de Caen avait la possibilité d’avoir des locaux contigus à leur unité de production. Ne trouvant pas d’employés qualifiés sur le marché de l’emploi, ils ont profité de cet espace pour installer quelques machines et des bureaux et instituer une sorte de mini-école. Elle a permis à quatre personnes sans réelles connaissances du métier de polisseur – fonction particulière passant par le coup de main, la connaissance du degré de polissage propre à chaque pièce – d’être embauchées et formées pour réaliser des prothèses de hanche.
Le Club DéciDRH : Vous avez fait appel aux compétences d’AdesIDEES ces deux dernières années. Pourriez-vous nous en dire plus sur cette collaboration ?
Jean-Philippe Kohler : J’ai contacté AdesIDEES pour mener à bien un projet de communication d’une opération d’intéressements à long terme pour les 200 premiers cadres de LISI. Il s’agissait d’un plan d’attribution d’actions sous conditions de performances. Cette manœuvre est un peu sophistiquée et s’opère sur plusieurs années. Il était nécessaire de profiter de l’occasion pour concevoir un support bien précis et plus communiquant – réalisation d’une documentation individualisée. En premier lieu, j’ai apprécié les idées proposées par Christophe Leparq, le directeur d’AdesIDEES qui lors de notre rendez-vous de préparation avait trouvé deux trois idées toutes simples et très intelligentes répondant parfaitement à nos attentes pour transmettre les messages clés à nos collaborateurs. En second lieu et au niveau opérationnel, j’ai trouvé que tout s’était bien déroulé : délais respectés et un livrable qui a plu (remontées terrain positives).
Le Club DéciDRH : « Les RH est un sujet beaucoup trop sérieux pour être confié à des gens tristes ». Que vous inspire la signature d’AdesIDEES ?
Jean-Philippe Kohler : J’ai trouvé ce slogan génial car je dis souvent que « si l’on ne passe pas une journée sans avoir un sourire ou un rire, elle est perdue. » Donc je m’y suis retrouvé personnellement !
Un grand merci à Jean-Philippe Kohler pour cette interview.
Propos recueillis par Astrid Crabouillet.
Pour en savoir plus, consulter le site de LISI
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