J’ai travaillé pendant 7 ans sur les projets d’organisation d’une grande structure, certes publique, mais je ne suis pas sûr que les remarques que j’en tire ne concernent pas aussi certaines grandes structures privées (tout ce que Michel Crozier appelait « les technostructures »).
J’aime beaucoup les mille-feuilles mais cela reste un dessert difficile à manger, même chose en matière d’organisation : pourquoi s’entête-t-on à empiler les structures, notamment chaque fois qu’on en crée de nouvelles, plutôt que de réfléchir à la meilleure organisation, celle qui rend les décisions faciles à prendre et à appliquer et qui clarifie les responsabilités ? Du coup, la gouvernance est aussi difficile à assurer que le découpage d’une mille-feuille : il y a des fuites sur les côtés. Au mieux l’organigramme réel n’a plus rien à voir avec l’organigramme théorique, mais alors pourquoi l’avoir élaboré ainsi ?
D’autres structures ressemblent à des porcs-épics : cette-fois-ci il ne s’agit plus d’empilement, mais de rattachement direct à des grands chefs exécutifs d’une foultitude de services ou d’individus (chargés de mission divers) dont ils n’auront jamais le temps de s’occuper. Et plus il y a de piquants, plus ça pique !
René Picon-Dupré
Ancien DRH au ministère de la Défense
Membre d’honneur du comité de pilotage et d’organisation du Club DéciDRH