La loi du 11 février 2005 imposant aux entreprises d’embaucher 6% de Travailleurs Handicapés vise à favoriser l’égalité des droits et des chances. Dix ans après, les résultats ne sont pas probants et mettent en évidence l’indispensable volonté et la ténacité dont les dirigeants doivent faire preuve pour appliquer une telle politique d’emploi. Pour les y aider, un accompagnement administratif et psychologique est parfois nécessaire pour faire évoluer les représentations sur le handicap. C’est l’une des expertises d’AdesIDEES portée par son spécialiste handicap, Brice Minati que nous vous faisons découvrir aujourd’hui.
Le Club DéciDRH : Pouvez-vous nous présenter votre fonction d’expert handicap ?
Brice Minati : Au sein d’AdesIDEES, nous sommes convaincus de l’intérêt d’une équipe pluridisciplinaire afin de créer les conditions favorables au déploiement d’une politique d’emploi saine visant les personnes en situation de handicap. Trop souvent, les cabinets de conseils ultras spécialisés ont du mal à intégrer leur savoir-faire au sein de l’existant client. Il n’y a pas une solution unique, reproductible en tout point ! J’interviens pour ma part sur l’expertise métier, fort de plus de 10 ans d’expériences, d’accompagnements de missions handicap. L’expertise métier est importante, l’expertise communication l’est tout autant : l’équipe mission handicap est ainsi composée d’experts en communication, de graphistes, de responsables presse, au service du projet de nos clients et de leurs salariés… mais aussi au service des partenaires de l’emploi publics et privés. Nos actions sont motivées par deux fondamentaux : la confiance et l’envie. Confiance dans l’entreprise et sa capacité à intégrer et accompagner ses salariés en situation de handicap – rappelons que plus de 80% des personnes handicapées le deviennent au cours de leur vie active – et envie de participer à un « mouvement de fond » tourné vers l’homme au travail, et son maintien dans l’emploi. Chaque insertion réussie et durable, chaque déclaration de situation de handicap en interne, est une réponse positive aux efforts engagés par la société. Là encore, la qualité du message est primordiale ; si l’on touche à une problématique légale (la loi de Février 2005), nous sommes aussi confrontés aux aspects humains du handicap. Il est important que les personnes bénéficiaires de la loi puissent se retrouver dans les messages et actions proposés, afin de donner du sens à la démarche.
Le Club DéciDRH : Quels sont les besoins des organisations qui font appel à vous et comment les accompagnez-vous ?
Brice Minati : Les entreprises que nous accompagnons ont des profils et un degré de maturité au regard de la politique d’emploi handicap très variables. Certaines ont mis en place des formes contractuelles avec l’Etat ou l’Agefiph, quand d’autres travaillent – ou non – en totale autonomie. La taille compte également. On ne met pas en place les mêmes actions pour une structure de 250 personnes ou pour un groupe de 9 000 personnes implanté partout en France. Nous avons une approche sur-mesure, prenant en compte le type d’entreprise, son secteur d’activité, les forces vives localement disponibles, les actions déjà mises en places dans le passé, les objectifs visés… Chacune de nos actions démarre par un audit de situation, nous permettant de partager une vision commune et de définir les objectifs et moyens nécessaires. La valorisation budgétaire est une partie importante de la mise en place d’une politique handicap. Nous accompagnons également nos clients sur ce thème, afin de mettre en cohérence les ambitions, les objectifs et les moyens.
Le Club DéciDRH : Où se situent les entreprises françaises par rapport à leurs voisins européens en matière de recrutement de personnes en situation de handicap ?
Brice Minati : Selon les derniers chiffres, environ 44 millions de personnes âgées de 15 à 64 ans dans l’Union Européenne (UE) ont déclaré avoir un handicap. A côté des politiques nationales, très variables d’un Etat à l’autre, l’UE entend lutter contre les discriminations. Dans ce cadre et pour améliorer et harmoniser la situation des personnes handicapées, l’Union a mis en place une législation et une stratégie sur l’égalité des chances initiée en 1997 par le traité d’Amsterdam. Tous les états membres n’ont pas la même approche : certains ont privilégié le caractère obligatoire de l’emploi dans le secteur public et privé, c’est le cas notamment de la France (6% à partir de 20 salariés) ou de l’Italie (7% à partir de 50 salariés). D’autres ont favorisé les salaires subventionnés (Suède), ou le placement sans quota confié à des sociétés privées (Pays-Bas). En matière de taux d’emploi, parmi les plus grandes différences entre la proportion de personnes handicapées et non handicapées âgées de 15 à 64 ans, le Luxembourg, la Suède et la France enregistrent les meilleurs résultats au contraire de la Hongrie et des Pays-Bas.
Le Club DéciDRH : AdesIDEES développe également des rendez-vous individualisés Emploi & Handicap. Pouvez-vous nous dire en quoi consistent ces évènements ?
Brice Minati : Les rendez-vous individualisés Emploi & Handicap sont en premier lieu des moments privilégiés de mise en relation d’employeurs et de candidats en situation de handicap. Nous avons souhaité prendre le contre-pied des formules existantes sur le marché, peu efficaces et de manière générale mal perçues par les candidats. Pourquoi un demandeur d’emploi handicapé doit-il se rendre dans un « village handicap » au sein d’un salon de recrutement ? Pourquoi lui demande-t-on sa RQTH à l’entrée, sésame pour un entretien ? Pourquoi face au manque de recruteurs, doit-il accepter des entretiens semi-collectifs ? Et surtout, pourquoi si peu de recrutements à la clé ? AdesIDEES organise des rendez-vous SIMPLES, BIENVEILLANTS et EFFICACES. En quelques mots : des rencontres sur-mesure avec des candidats présélectionnés qui correspondent aux besoins de nos clients, un évènement original avec des ateliers ludiques et formatifs qui cassent les stéréotypes sur le handicap… et brisent la glace, un décuplement des échanges avec les partenaires du milieu de l’emploi, qui effectuent un suivi personnalisé des candidats avant, pendant et après. Enfin, une ambiance chaleureuse pour rencontrer les candidats.
Le Club DéciDRH : Un mot de conclusion pour terminer cet entretien ?
Brice Minati : Je souhaite laisser le mot de la fin à l’un de nos clients : « J’ai été particulièrement étonnée par votre façon d’aborder un recrutement : la chaleur, l’humanité, la sympathie avec lesquelles vous avez accueilli toutes les personnes qui ont postulé. Cette façon de leur permettre de se détendre, d’oublier un peu le stress de l’entretien du recrutement. L’originalité de la présentation. Presque un moment de détente…. »
Nos sincères remerciements à Brice Minati pour cette interview.