Pour certains, le dialogue social c’est au mieux une obligation légale, un pensum dont on se passerait bien, une source d’angoisses et d’ennuis sans fin. Bref le dialogue social, ce serait le conflit permanent sur fond perpétuel de revendications et de blocages. L’enfer quoi !
Pour d’autres au contraire, sans pour autant tomber dans le monde des « bisounours » ni dans la co-gestion, c’est un moyen de prendre le pouls de l’entreprise, de régler les problèmes et d’avancer dans une relation aussi ouverte et sincère que possible avec les partenaires sociaux, et c’est un des éléments de la performance des entreprises ou des organisations.
Et même au sein de la fonction publique, depuis les accords de Bercy (2008), on est passé de la simple concertation à la possibilité de négocier.
Et pour aller plus loin, que dire de l’importance qu’a joué le dialogue social dans le processus de démocratisation en Tunisie ? Ce qui a valu à l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), à l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica – fédération syndicale patronale), à l’ordre national des avocats et à la Ligue tunisienne de défense des droits de l’homme, de recevoir, en 2015, le prix Nobel de la paix.
Pour autant, ce sujet du dialogue social a fait la une de l’actualité en 2016, paradoxalement au moment où le projet de loi El Khomri visait à le développer, en privilégiant, pour un certain nombre de sujets, le dialogue de proximité au niveau de l’entreprise. Et, autre paradoxe, ce n’est pas en recourant au dialogue social que certains partenaires sociaux ont tenté de faire prendre en compte leurs désaccords.
Et, face au projet de nouvelle modification du code du travail en cours, il est probable que cette question va de nouveau, d’une façon ou de l’autre, faire parler d’elle.
Alors, sujet tabou, le dialogue social ? Sûrement pas.
Si vous voulez en savoir plus, venez à Suresnes le 12 octobre prochain !
En effet, sont organisées, à l’initiative de la Mairie de Suresnes, les 5èmes rencontres du dialogue social des secteurs public et privé, avec la participation active de DécidRH. Elles seront consacrées au renouveau du dialogue social face à l’évolution du monde du travail.
Pourquoi la Mairie de Suresnes ?
Tout simplement parce que Béatrice de Lavalette, conseillère régionale d’Ile‐de‐France déléguée au Dialogue social, adjointe au maire déléguée aux RH et au Dialogue social, a contribué à développer, au sein de la municipalité, un dialogue social de qualité ; fondé sur une charte reconnaissant le travail des partenaires sociaux et leur permettant de bénéficier de formations de bon niveau (Sciences Po, OIT), il a permis la signature d’accords permettant notamment l’ouverture de la médiathèque le dimanche, l’instauration d’un régime indemnitaire au mérite, la mise en place de chèques syndicaux ou le financement d’une mutuelle.
Sur un autre plan, Béatrice de Lavalette a contribué à développer un partenariat visant à consolider davantage le processus engagé par l’administration tunisienne pour la construction de la démocratie sociale, en s’inspirant de la politique menée par la ville de Suresnes.
Et, vous allez me dire, tout cela c’est très bien, mais ça ne concerne que la fonction publique et qui plus est la fonction publique territoriale ?
En réalité, le dialogue social, comme nous l’avons vu, concerne aussi bien le secteur public que le secteur privé ; si les instances obligatoires sont différentes et si la fonction publique n’est pas soumise aux négociations obligatoires, son rôle, son impact et son contenu ne sont pas si différents, sans parler, ce qui est essentiel, du dialogue au quotidien en dehors des « grand-messes ».
Dans ces conditions, une telle journée, qui aborde aussi bien les questions du privé que du public se justifie pleinement, et le fait qu’elle soit organisée par une collectivité territoriale ne limite absolument le champ des sujets abordés ni la diversité des intervenants.
Qu’on en juge plutôt : les personnalités qui s’y trouveront seront des DRH ou des responsables RH du privé ou du public, des syndicalistes des deux secteurs, des avocats en droit social, des représentants de think tanks, voire des femmes ou hommes politiques, sans oublier des représentants de la Tunisie, dont la présence, pour les raisons rappelées ci-dessus, est désormais incontournable, et celle de représentants de différents pays européens qui présenteront les pratiques de leur pays à titre de comparaison. Et, bien sûr, avec la présence compétente de DécidRH, qui a participé à l’organisation et a fourni des intervenants et des animateurs.
Les sujets traités seront à la hauteur des attentes : sur fond d’examen des expériences européennes, on s’interrogera sur le rôle du dialogue social comme moteur de l’économie ; on entendra les success stories de différentes entreprises présentées par leur DRH. On bénéficiera d’une lecture de l’année sociale 2017 par une personnalité autorisée. Et on s’interrogera sur l’avenir du dialogue social et sur la place qui sera la sienne dans un monde du travail en pleine (r)évolution (start ups, ubérisation, et tout simplement développement du numérique).
Et ceci dans la sérénité et la bonne humeur, mais sans langue de bois ; tous les intervenants ne sont pas forcément du même avis mais c’est ainsi qu’on progresse. C’est aussi un bel exemple de dialogue social actif.
Alors… convaincus ? Il ne vous reste plus qu’à bloquer la date dans votre agenda et à nous rejoindre le 12 octobre.
Article par René Picon-Dupré, expert AdesIdées en missions extraordinaires
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